Toit végétalisé

Toit végétalisé - Marguerite Ferry - Urban Garden Designer - Bruxelles - Blog Jardin Belgique
Les toitures plates en ville sont nombreuses. Pourquoi ne pas les végétaliser? Il y a plusieurs avantages à un toit végétalisé: écologique, esthétique, économique, sécuritaire. Alors, pourquoi ne pas tenter l'aventure?

Les avantages directs des toits végétalisés

Un toit végétalisé augmente la durée de vie de la membrane d'étanchéité de la toiture plate. Elle multiplie par 2 voire par 3 sa durée de vie en la protégeant des attaques d'UV et des différences de températures. La toiture verte offre également une protection contre la grêle et les pluies battantes, contre les effets des pluies acides. La végétation assure en quelque sorte un effet tampon entre le toit et les intempéries.

Un toit végétalisé assure une isolation thermique et acoustique. Avec son substrat et le couvert des plantes, elle maintient la température moyenne de la toiture en plein été à 25-28°; là où celle-ci atteint les 34,5° à nu. Le fait que la chaleur solaire soit partiellement absorbée par la végétation qui la restitue sous forme d’évaporation de l’eau permet un refroidissement naturel et se traduit par une diminution de la chaleur diffusée vers l’intérieur du bâtiment.

En plus de l’isolation thermique, un toit végétalisé amortit aussi considérablement les bruits. Dans un environnement urbain, le bruit du trafic est réfléchi par de nombreuses surfaces dures, ce qui génère un bruit  de fond continu caractéristique. Une surface molle comme une zone de verdure absorbe ces ondes au lieu de les réfléchir. La valeur d’isolation acoustique d’une toiture verte dépend bien entendu de sa composition et avant tout de la masse totale. Une toiture verte intensive isolera donc mieux acoustiquement qu’une toiture verte extensive.

Le toit végétalisé intervient enfin dans la prévention aux incendies. Avec les toitures bitumineuses les risques d'incendie sont 15 à 20 fois supérieurs. Tandis que le substrat et la rétention de l'eau font office de coupe-feu.

 

Les avantages indirects des toits végétalisés

Les toits végétalisés contribuent à ralentir l’écoulement de l’eau lors de pluies intenses, grâce à l’absorption d’eau par le substrat et les radicelles des plantes.  Le principe est comparable à celui d’une éponge. Ce n’est que lorsque celle-ci est saturée que l’eau s’écoulera. Lors d’une averse intense, une toiture verte intensive peut retenir environ 80% de l’eau de pluie avant de saturer, tandis qu’une toiture verte extensive pourra en retenir 50%. Par ailleurs, l’évaporation de l’eau de  pluie contenue dans le substrat et la transpiration de la masse végétale diminuent la quantité d’eau qui doit s’écouler. Une toiture verte intensive évacue deux fois moins d’eau de pluie par an.

Un toit végétalisé contribue à améliorer la qualité de l’air. Le complexe composé par la végétation, le substrat et les micro-organismes ne se  limite pas à absorber les substances nocives contenues dans l’air comme le CO2, le benzol et les particules fines mais en assure également la décomposition. De plus, en  milieu urbain, la pluie contient de nombreuses substances nocives. Si cette pluie polluée entre d’abord en contact avec une toiture verte, une partie de la pollution sera retenue par le substrat et ainsi sera partiellement voire totalement décomposée. 

Les toits végétalisés peuvent améliorer le microclimat en milieu urbain. L’évaporation suscitée par la présence de végétation diminue la température de l’air et augmente le degré d’humidité, ce qui améliore la qualité de l’environnement.

Les toits végétalisés augmentent la biodiversité. Tels des ilots écologiques, ils sont des refuges pour toutes sortes d’animaux (insectes, oiseaux). La fleur des plantes grasses, par exemple, exerce une très forte attraction sur les papillons et d’autres insectes butineurs.

 

Les différents types de toits végétalisés

Il y a en premier lieu le toit végétalisé extensif. On l'utilise sur les toitures plates préexistantes car il ne nécessite pas beaucoup de substrat (minimum 5cm jusqu'à 10cm) et ne pèse pas de trop sur la structure (70-170kg/m2). La végétation qui y est plantée est souvent composée exclusivement de sedum (voir photo ci-dessus) qui sont des plantes de rocailles qui ne demandent pas d'eau et résistent au vent. L'entretien n'est donc pas nécessaire même si des adventices viendront se planter au gré du vent et des graines semées.

Il y a ensuite le toit végétalisé intensif. Celui-ci est en fait un jardin sur toit. Le poids sur la structure va de 300 à 1000kg/m2. Il doit donc être inclus dans les plans d'architecte. Les aménagements de terrasses, notamment de rooftop, pourraient être inclus dans cette catégorie des toits végétalisés intensifs.

 

La constitution d'un toit végétalisé

La première chose à faire avant d'aménager un toit végétalisé est de vérifier son étanchéité.

Une fois celle-ci validée, il est important de placer une protection anti-racine. Les membranes EPDM sont à la fois étanches à l’eau et résistantes aux racines. Elles sont en outre plus écologiques et plus résistantes dans le temps que les couches de bitumes.

On place ensuite une couche drainante que l'on achète dans le commerce sous forme de nappe drainante (incluant la couche de filtration pour éviter que le substrat n'obstrue la couche drainante). Cette couche est nécessaire pour permettre l’évacuation de l’excédent d’eau de pluie, afin que l’eau ne s’infiltre dans le bâtiment ou ne dégrade la toiture verte. Un excédent d’eau peut provoquer une acidification du sol, la formation de mousses et, à terme, la disparition de la végétation d’origine.

Arrive alors la couche de substrat composée souvent de terre, lave, bille d'argile, perlite. Cette couche assure l’apport nécessaire en nutriments, en eau et en oxygène de la végétation et permet son enracinement.

La couche de végétation est la dernière étape et celle qui assure l'esthétique de l'ensemble. Pour un toit végétalisé extensif, elle peut être composée de sedums (herbes et plantes grasses), d’herbes aromatiques (par exemple la ciboulette, le  thym, la brunelle), d’herbes résistantes à la sécheresse ou la recherchant. La couche de végétation d’une toiture verte intensive peut en plus accueillir des arbustes et même des arbres.