Les insectes utiles au jardin

Les insectes utiles au jardin - Marguerite Ferry - Urban Garden Designer - Brussels - Blog Jardin Belgique
Les jardins en ville sont des microcosmes vivants dans lesquels végétaux et animaux de divers tailles cohabitent. Parmi ces derniers, les insectes n'ont pas toujours bonne presse auprès des propriétaires de jardins. Et pourtant ils sont insdiepnsables!

Les insectes, pour diverses raisons, effraient voire dégoûtent un certain nombre de citadins. Peut-être est-ce parce qu'ils n’appartiennent pas à la même échelle que nous, qu'ils se faufilent dans nos maisons la plupart du temps par accident, qu'ils vivent en groupe pour certains d'entre eux et qu'on les découvre par surprise sous un pot, une vieille bûche ou parce que l'on s'est pris une toile d’araignée dans la figure. Ou alors serait-ce précisément parce qu'ils servent à décomposer des végétaux morts pour les restituer à la terre et nourrir les fleurs et légumes de nos jardins? Ou qu'ils capturent et mangent sous nos yeux des insectes nuisibles? Ce qui est sûr c'est qu'ils échappent souvent à notre vigilance et qu'ils n'obéissent pas à nos règles d'hygiène. Autant les accepter tels qu'ils sont car ce sont de grands alliés des jardiniers et des gourmands!

 

Quels sont les insectes utiles au jardin?

Encore appelés Auxiliaires, voici quelques uns des ces insectes utiles au jardin:

La chrysope est toute frêle et habillée d'une belle robe vert vif qui vire au rose ou au brun à l'automne quand elle cherche à se réfugier dans les bâtiments pour passer l'hiver. Les entomologistes du XVIIIe siècle l'avait surnommée à juste titre le "lion des pucerons" : à la belle saison, la larve et l'adulte en dévorent des centaines pour se nourrir.

Une osmie est un insecte replet et poilu, à l'abdomen roux vif. Cette abeille solitaire apparaît au début du printemps. Elle butine avec assiduité les premières fleurs du jardin, notamment celles des arbres fruitiers, pour se nourrir et pour fabriquer la pâtée de pollen et de nectar qui nourrira ses larves. Ce faisant, elle assure une bonne pollinisation.

Figure emblématique du jardinage bio, la coccinelle ne demande qu'à vous rendre service pourvu que vous la chouchoutiez. Qu'elle ait deux, sept ou quatorze points - sa famille est nombreuse ! -, la coccinelle raffole des pucerons. Larves et adultes sont d'ailleurs tout autant efficaces. Les larves de la coccinelle  rouge à 7 points, par exemple, consomment environ 600 pucerons tout au long de leur croissance !

Dans les régions tempérées, l'abeille domestique assure à elle seule jusqu’à 85 % de la pollinisation des plantes à fleurs. Cela s’explique par son adaptation poussée à la récolte de pollen, qui lui sert à nourrir ses larves. Avec ses poils branchus, ses peignes et ses corbeilles, tout son corps et son comportement ont évolué dans ce but précis.

Reconnaissable à son derrière tout blanc, le bourdon terrestre est l’un des plus communs du jardin et l’un des plus précoces. Alors que les abeilles rechignent au printemps à sortir par temps froid et gris, la femelle “cul blanc” s’aventure dès la fin février à la recherche des rares fleurs déjà ouvertes : chatons de saule, prunellier, lamier pourpre, pissenlit, pulmonaire…

Le syrphe ressemble à une guêpe, il vole vite comme une guêpe – sauf qu’il adore faire du sur-place au dessus d’une fleur et changer brusquement de direction –, mais ce n’est pas une guêpe. C’est une mouche, butineuse et pollinisatrice au stade adulte. Ses larves sont des asticots, carnassiers boulimiques qui consomment du printemps à l’automne toutes sortes de pucerons par centaines, notamment ceux que les coccinelles délaissent, comme le puceron cendré du chou.

Même les guêpes sont des insectes utiles au jardin, malgré leur mauvaise réputation. Pourtant, la grande majorité des espèces de cette famille est parfaitement pacifique. Au jardin, leur présence est bénéfique : une guêpe solitaire du genre Passaloecus peut capturer jusqu’à la modeste quantité de 1 500 pucerons durant les quelques semaines de sa vie, tandis qu'une guêpe sociale (celles que l'on voit le plus souvent) mange en moyenne 1 000 mouches et 1 000 chenilles !

Le perce-oreille est un fameux auxiliaire, consommateur de pucerons et de psylles.

Les cloportes sont des crustacés qui se sont adaptés à la vie terrestre. Ils appartiennent à la macrofaune, le premier compartiment de la chaine de décomposition, et se nourrissent uniquement de matière organique morte : feuilles, bois mort, champignons, qu’ils fragmentent en débris plus petits, comme s’ils préparaient le travail à d’autres organismes plus petits qu’eux chargés de l'étape suivante de décomposition. Ils font partie des innombrables habitants du sol qui contribuent à le maintenir vivant et fertile.

 

 

Comment accueillir les insectes utiles au jardin?

Respectez le sommeil hivernal des chrysopes réfugiées dans les bâtiments non chauffés et ouvrez porte ou fenêtre à la fin de l'hiver pour leur permettre de ressortir. Transférez celles qui se sont égarées dans une pièce chauffée vers un endroit non chauffé, sinon elles épuiseront trop tôt leurs réserves. Vous pouvez aussi leur installer des abris. Elles sont très fragiles : les saisir entre les doigts peut les écraser. Prenez un pinceau, mouillez-le de salive et posez-le sur le dos de l'insecte. Il restera collé et vous pourrez le mettre dans une boîte sans dommage.
Dans la nature, l'osmie installe ses cellules dans les trous d'émergence des insectes mangeant le bois mort. Dans les jardins modernes, elle dispose d'une abondante nourriture mais souffre cruellement d'une pénurie chronique de logement, d'où son intérêt pour le trou des fenêtres. Offrez-lui un bloc de bois dur et non traité, percé de quelques trous de 8 mm de diamètre, ou bien une botte de tiges creuses d'un diamètre équivalent.
Les coccinelles adultes se mettent dès l'été en vie ralentie, hibernent à côté des cultures, ou trouvent refuge dans les habitations, dans des fissures autour des fenêtres ou des murs. Pour favoriser leur présence, cultivez une parcelle d'orties qui offrira gîte et couvert, installez des plantes pérennes qui leur serviront d'abri et laissez sur place débris de plantes, tiges creuses, amas de feuilles...

Avec l’évolution du climat, l'abeille domestique a tendance à se réveiller tôt en fin d’hiver, pour partir en quête de nourriture. Or le jardin est souvent désespérément vide à cette saison. Pour l’aider à attendre les floraisons abondantes, vous pouvez lui donner un coup de pouce en installant chez vous des vivaces et des arbustes à floraison précoce : le cornouiller mâle (Cornus mas), qui fleurit abondamment de janvier à mars, le mahonia, les chèvrefeuilles d’hiver et les bruyères…
Besogneuse et toujours active, la femelle du bourdon terrestre (cette future reine) est en quête d’un trou dans le sol ou sous le plancher de la cabane du jardin, ou d’un ancien terrier de mulot, pour y fonder une nouvelle colonie, qui atteindra en été 400 à 500 bourdons. Nourrir ce petit monde nécessite d’incessantes allées et venues vers les fleurs de framboisier, fraisier, tomate, aubergine, pois et tant d’autres fleurs sauvages et cultivées des haies, pelouses et massifs…
La plupart des espèces de syrphes hiverne cachée sous les paillis et les plantes basses qui couvrent le sol, d’autres sous forme de pupe, sorte de larve immobile accrochée à une feuille ou une tige. Les adultes réapparaissent dans le jardin dès les premiers beaux jours. Si le pollen et le nectar abondent, ils pondent de nombreux œufs dont sortent les larves prédatrices. Plusieurs générations se suivent jusqu’en octobre, avec une apogée en été. Pour les attirer, il faut des fleurs en fin d’hiver, au printemps, en été et jusqu’en automne. Couvrez la terre et laissez le plus de débris végétaux possible.
Pour les perce-oreilles, faites d'une pierre deux coups : installez des pots de fleurs retournés, remplis de paille, dans les arbres à noyaux (dont ils mangent les fruits), avant la maturité des fruits. S'ils sont occupés par des perce-oreilles, transférez-les sur les pommiers ou toute autre plante parasitée par les pucerons.
Les cloportes vivent en famille en importants agrégats afin d’éviter le dessèchement et la déshydratation. Comme il fuit la lumière, le cloporte est surtout nocturne et vit sous les feuilles ou les écorces, dans les tas de bois mort, dans les caves humides, dans les trous de rochers, sous les pots ou dans les trompettes de la mort.

 

Source: www.terrevivante.org